Début du jour 06, nous quittons Charleston et le fameux motel crade pour les lieux de tournage de Forrest Gump, soit le reste de la Caroline du Sud.
Notre but aujourd’hui: traverser la Caroline du Sud en y trouvant l’essence même du film de Forrest Gump (qui se passe toutefois en Alabama). Comme d’habitude, le GPS nous fait prendre des chemins creux, mais ô combien immersifs. Nous pouvons dire maintenant fièrement que nous n’avons pas seulement visité Charleston (l’une des deux villes sur la map de la Caroline) mais bien ce qu’est cet état sudiste. À notre arrivée à Varnville, nous constatons que c’est… vide. Il n’y a rien mis à part quelques commerces soit disant ouverts ainsi qu’une « track » de chemin de fer. Cependant, on remarque un coin de rue familier, et aussitôt nous retournons chercher l’ordinateur portable, nous activons la lecture et Forrest Gump joue: il s’agit bien de la scène du village où Forrest traverse avec sa mère. On éclate de joie et réalise à quel point tout a été changé pour donner un esprit 1950 à ce petit village. Mais ma grande question: qu’est-ce qui fait débarquer une équipe de tournage dans un trou pareil de la Caroline du Sud? Dans un village qui n’a visiblement rien d’extraordinaire, ni de beau…? À part le fait que le film a été tourné ici, il n’y a rien d’enlevant, c’est plutôt endormant. Mais bon, on est heureux, c’est ça qui compte!
On arrête dans un dépanneur de la ville pour prendre plus d’information sur la ville et le tournage du film. On se fait indiquer quelques indications plus ou moins claires via un accent du sud qui se fait plus que sentir:
« Ya know, I dounno exacquely where da damn thing wouas shot, you shald maybe wask ‘ma wife, just ‘cross the street ».
Aussitôt dit, on quitte pour Beaufort (dit évidemment Bee-Forte) pour y fait un nouvel arrêt Best Buy pour trouver l’appareil photo de Marco, en vain, encore une fois back ordered. Je pense pas qu’il va le trouver. Walmart est peut-être la solution… en chemin vers ce petit village sympathique où d’autres scènes ont été tourné, nous découvrons une entrée qui ressemble énormément à l’entrée sur lequel Forrest fait sa course, fuyant les voyous de son école. Forcément pas celle-là, mais on sent fou, c’est tellement semblable, et puis le vrai chemin est maintenant hors d’accès omis les propriétaire. Je viens de réaliser un autre de mes rêves: voir de mes propres yeux une entrée qui semble infinie couronnée d’arbres typiques du sud. Chose faite! C’est magnifique, je vis un grand moment. Oh oui.
De retour à la voiture laissée sur l’autre côté de la route, nous voyons une autre entrée, celle-ci fermée à clef. Nous regardons, puis l’un de nous voit une écriteau sur l’arbre à notre droite:
« Trespassers will be shot and survivors will be shot again until death comes. »
Ça pète un party comme on dirait… on en revient juste pas des contrastes dans un même pays. Comment est-ce possible d’afficher quelque chose de ce genre? Évidemment, on quitte en 4ème vitesse. Sur le chemin, nous découvrons un lieu historique, les ruines d’une ancienne église sudiste. Les tombes remontent à il y a 300 ans pour certaines. On y passe un moment, c’est magnifique et magique. Une trouvaille pareille nullement indiquée sur les cartes. On réalise en lisant un peu partout que ce sont des tombes degénéraux sudistes, donc visiblement ou logiquement des défendants du KKK. On quitte à nouveau le lieu et on se rend à Port Royal, ville charmante de pêcheurs. Nous allons manger dans un restaurant de fruits de mer et je savoure mon premier « vrai » repas de la mer : chaudron de pattes de crabes, huîtres et crevettes. Délicieux!
On en profite par la suite pour faire la chasse aux petits crabes sur le quai et pour admirer le couché de soleil le plus beau à ce jour du voyage donnant sur des bateaux de pêcheurs dans la baie de Port Royal.
Nous reprenons la route pour nous diriger vers Savannah, la ville considérée la plus belles des États-Unis selon le Monde (France). Quelques tours de voiture dans la ville fantôme la nuit nous confirme ces écrits. C’est effectivement enchantant. Je pourrais compléter cet article maintenant, mais il reste un moment important à notre journée: trouver un motel.
Félix nous dirige vers un motel qu’il a déjà pris lorsqu’il est venu il y a un an, appelons-le « El Cheapo ou El-Crado ». Nous arrivons, demandons une chambre. Je demande à la dame s’ils ont internet, elle me dit qu’ils ont HBO sur le 5. Elle n’a visiblement rien compris.
Elle nous demande si Canada s’écrit avec un « K »… hum?
On se dirige vers nos chambres. C’est louche. On ouvre, ça pu le meurtre et les champignons. On y reste le temps de s’installer, de voir l’état des toilettes (complètement remplie de champignons et de rouilles) et la tâche de sang dans la chambre de Marco, Simon, Marie-France et Félix. Marco et moi retournons à l’administration une autre fois, on demande de changer de chambre. Ça se fait. On se dirige vers les nouvelles chambres, on rentre, c’est aussi crad sauf qu’ici, il y a des insectes en prime et un couple pas loin qui s’engueule. J’arrive à comprendre:
« Go fuck yourself bitch, you whore, motherfucker, get out, I don’t want you, you’ll return to jail. »
J’aime. C’est rassurant.
On retourne à nos chambres, Mia et Marie-France nous disent que deux « latinos » dans une voitures tournent en rond et nous regardent. Ils les ont même invitée à sortir de la chambre. On retourne à l’administration, on veut se faire rembourser, on ira dormir ailleurs et on paiera plus cher, on s’en fout rendu là. Je vole un crayon à l’administration, comme cela, si je dois me défendre, je me ferai un plaisir de « stabber » n’importe qui qui touchera quelqu’un. On « repack » et on quitte.
On termine la soirée dans un Quality Inn, pas cher, à deux pas des attractions de la ville et à 6 dans la chambre (on sauve des sous!). On sort, on va prendre un verre dans un bar plus que sympa, le « Rooftop Bar » sur City Market et on joue une game de billard, question de digérer notre journée « montagne russe ».