15 Mar

La fin d’Écrivain public

Un gros message un peu émo.

Il y a quelques années, j’étais dans une ben mauvaise passe, comme tout le monde en a. Déprime, dépression, un gros kit pas l’fun. Ça faisait près de quatre ans que je ne tournais rien en fiction pis le gars qui vient de l’école Kino Montréal (on tournait chaque fin de semaine si on le voulait sans attendre le feu vert de personne) trouvait ça vraiment pénible. Je me souviens de m’être dit : « une année de plus pis je lâche ça, j’arrête de faire du cinéma. » Je me sentais comme un pianiste devant un piano à qui on interdit d’en jouer. Aussi bien cesser de le regarder. Ça m’jouait en dedans, ça m’rendait cynique, ça m’rendait amer envers moi-même et les autres qui réussissaient. C’pas cool ça.

Puis est arrivé le livre de Michel Duchesne, « L’écrivain public », inspiré de sa propre expérience. Ça a été comme une révélation. Ça m’a fait du bien comme lecteur. Un gros fuck you à l’austérité, au mépris de l’empathie et à la montée d’une droite égoïste et populiste. Son roman n’était pas plaintif ni négatif, c’était un cri du cœur — le sien — face aux injustices, au cynisme, à l’indifférence. Ça m’a touché sa manière de raconter la vie ordinaire. De trouver le beau dans le laid, de donner une voix aux sans-voix, de mettre en lumière les héros de tous les jours qui font des miracles avec des moyens ridicules (salut les profs, les intervenants sociaux, les infirmiers, et tant d’autres).

La révélation, c’est que j’ai trouvé ce que je voulais raconter depuis longtemps. Michel m’a fait une grande place et m’a laissé embarqué dans son univers, d’en faire le mien aussi. On a combiné nos expériences, nos idées et nos égratignures de vie. Ça a donné cette série, Écrivain Public.

Et depuis quelques jours, après des mois et mois de travail et raffinement, la troisième et dernière saison est sortie sur Unis TV. Ça me rend très fier parce que c’est tout un exploit. Pas parce qu’on a réussi à faire une série, mais parce qu’on a réussi à raconter cette histoire malgré que le sujet est pas super sexy sur papier. Parler de pauvreté, d’injustices, d’analphabétisme et des maux les plus dévastateurs de nos sociétés dites modernes et progressives, c’est rarement vendeur. Mais j’crois qu’on a trouvé une façon qui fait sourire et qui donne espoir.

Le résultat, s’il est ce qu’il est, c’est que tout le monde a fait le grand écart pour en faire un projet spécial. C’est devenu le projet de coeur de plusieurs. Je voudrais dire un gros merci à Michel Duchesne, à Babel films (Marco FrascarelliPhilippe AllardFélix RoseMathieu Paiement), à Hervé Baillargeon d’avoir couché la première base, à Unis TV et TV5, au Fonds des médias du Canada, à Peak MediaCineGroundCinepool Inc.La Cuisine Collective Hochelaga-Maisonneuve et La Légion Royale Canadienne filiale 29. Un autre très gros merci revient à mon équipe (Philippe St-GelaisSuzel D. SmithBenoît MarquettePerle LefebvreJoseph MarchandJustin Richard-DostieJanick DavidsonThierry Bourgault D’AmicoMarc-André Nicolaevich Labonté) et mes acteurs (Emmanuel SchwartzLuc Tivi SenayEve DuranceauSandrine BissonLouise Bombardier, Simone Marchand, Ariane Château et tous les autres!!) que j’aime d’amour et qui font que mon travail est si agréable et créatif.

Avant de terminer, je voudrais juste remercier ma belle Audrey qui vit par procuration mes réussites et mes grands doutes (hé boy!) depuis longtemps et qui m’inspire tous les jours à essayer du mieux que j’peux d’être quelqu’un d’un petit peu mieux.

Bon, j’ai terminé, on peut recommencer à parler du Covid-19.

Amusez-vous!

Troisième et dernière saison, un beau cinq épisodes de 26 minutes -> https://www.tv5unis.ca/ecrivain-public

Laisser un commentaire
Your email address will not be published. Required fields are marked *

*