Quand tu réalises que ce que tu as écris au scénario, puis adapté au tournage se monte de lui-même comme un casse-tête bien pensé, je retombe en amour avec la postproduction. Ça fait du bien à l’égo de scénariste et de réalisateur. Avec Projet-M, je suis loin de Temps Mort. Le rythme n’est pas le même, le point de vue non plus et ce qui en dégage aussi. Certes, j’ai l’impression que mon style n’est pas effacé, bien au contraire, mais j’ai le sentiment d’avoir évité le piège de me répéter, de jouer dans la sécurité. Déjà les gens qui me connaissent n’en reviennent toujours pas de voir autant de dollies et de caméra sur trépied… comme quoi, c’est l’histoire qui t’impose l’approche.
Je suis surpris de voir la légèreté des 3 premiers épisodes. On peut rire, on peut être inspiré positivement par les personnages alors que dans Temps Mort… ça commençait déjà dans la noirceur, le froid (dah) et les problèmes (fin du monde l’oblige…). Pour Projet-M, je termine le montage de l’épisode 4 et il a été le plus difficile à date. Non pas parce qu’il y avait des problèmes, mais bien par sa charge émotive. Je n’avais pas vécu ça depuis un moment, être touché par ma propre histoire et pleurer comme un bébé devant une série de scènes. D’être aussi touchant dans un univers froid et hermétique comme peut l’être notre station spatiale, je trouve que c’était tout un défi. C’était d’ailleurs une de mes craintes : vais-je réussir cette fois-ci là où Temps Mort y arrivait si facilement? On dirait bien que oui.
Par ailleurs, comme j’en discutais avec Mario et Julien, c’est tout de même fascinant de réaliser qu’en bout de ligne, ce qu’on regarde dans ces épisodes se déroulant dans une station orbitale construite avec bien de la sueur et peu de sous, c’est l’histoire de ces personnages et on en oublie presque les décors et les trucages… J’en reviens toujours pas.
Bref, j’y retourne, mon » render » est terminé (c’pas comme si j’avais de quoi chômer!).